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Procès des proches d’Alain Juppé : La défense demande le renvoi

Le procès de quatre personnalités bordelaises, dont trois proches du maire Alain Juppé, soupçonnées d’avoir spolié une vieille dame, s’est ouvert lundi à Bordeaux avec une tentative de renvoi de l’affaire par le biais d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

Ces quatre notables, qui avaient créé le cercle d’innovation politique du Jardin public, comparaissent pour abus de faiblesse, association de malfaiteurs et abus de confiance aggravé par la particulière vulnérabilité de la victime, chefs passibles d’un maximum de dix ans de prison. Ils sont soupçonnés de s’être entendus pour dépouiller d’une partie de ses biens Jeanine Terrasson, âgée de 88 ans aujourd’hui.

Dès son arrivée au tribunal correctionnel de Bordeaux, l’ex-directeur des Affaires culturelles de la mairie, Jean-François Lhérété, particulièrement disert, a tenu à clamer son innocence. « Je n’ai pas pris un euro, j’ai même dépensé beaucoup d’argent dans cette affaire puisque c’est moi qui aidais financièrement Mme Terrasson qui n’avait pas un sou », a-t-il déclaré à la presse d’une voix assurée.

Pour sa part, l’ancien socialiste et ex-banquier, François-Xavier Bordeaux (photo) s’est contenté de dire : « Je m’exprimerai quand il le faudra ». Martine Moulin-Boudard, l’avocate honoraire et ex-adjointe au maire Alain Juppé, n’a fait aucun commentaire. Enfin, la voyante Nicole Dumont a attendu que les débats soient ouverts pour glisser aux journalistes être « en colère ». « Heureusement, moi, j’étais là pour payer » et venir en aide à Mme Terasson, leur a-t-elle expliqué.

Les débats se sont ouverts sur une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par Maîtres Benoît Ducos-Ader et Arnaud Dupin, les avocats de M. Lhérété. Me Dupin a ainsi demandé l’annulation de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal, estimant qu’un élément d’enquête – une audition en 2006 de Mme Terrasson par un policier -, jugé fondamental par la défense, n’a pas été versé au dossier. Pour cela, l’avocat, auquel s’est associé Me Jean Gonthier, avocat de Mme Moulin-Boudard, s’est basé sur le fait que seul le ministère public peut interjeter appel d’une ordonnance de renvoi, ce qui est, selon lui, inconstitutionnel.

De son côté, l’avocat de Mme Dumont, Me Christophe Dejean, a également soulevé une QPC en se basant sur « le manque de loyauté du ministère public », qui aurait, selon lui, dissimulé des éléments d’enquête, faisant également référence à l’audition de Mme Terrasson datant de 2006.

« Je fais une QPC pour que le Conseil constitutionnel invalide le texte du code de procédure pénale concernant la communication des preuves, qui est très diffus », a expliqué Me Dejean.

Le procureur adjoint Gérard Aldigé a demandé au tribunal de ne pas donner suite à ces demandes. Il a considéré que celle présentée au nom de M. Lhérété n’était « pas applicable à la procédure suivie » dans ce dossier, et que la seconde était « applicable, mais pas sérieuse ».

Afin d’examiner ces deux QPC et de décider de la nécessité (ou pas) de les transmettre à la cour de Cassation et donc de repousser le procès, la présidente du tribunal Marie-Elisabeth Bancal a suspendu l’audience jusqu’à mardi 09H30.

Avec AFP

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1 réaction

  1. Ah oui, Me Moulin-Boudard… nous lui avions confié un dossier contre une grosse propriétaire bordelaise qui n’assurait ni le clos ni le couvert. Au bout d’un an, dossier toujours non traité, sans explications ! Nous avons retiré le dossier “de force”, puis changé d’avocat, eh hop, en peu de temps affaire réglée, procés gagné.

    Etonnant, non ? Ah, il y a des “réseaux” dont il vaut mieux ne pas parler…

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