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Castéja : Que va devenir l’ancien hôtel de police ?

Depuis sa désaffectation il y a trois ans, l’hôtel de police de la rue Castéja semble à l’abandon. Propriété de l’Etat, il n’est plus utilisé depuis que les derniers services préfectoraux ont rejoint des locaux plus modernes et fonctionnels dans le quartier Meriadeck. De nombreuses informations, parfois contradictoires, circulent à ce sujet. Infos-Bordeaux a enquêté pour vous.

Construit au XIXe siècle par l’architecte Thiac, le bâtiment abritait à l’origine l’institution des sourdes et muettes (d’où, d’ailleurs, la rue de l’Abbé de l’Epée, qui fut l’un des précurseurs du langage des sourds). L’immeuble principal, dont les façades imposantes dominent les rues Thiac et Castéja, a une surface de plus de 12 000 m2, et est inscrit monument historique depuis 2011. Sur la parcelle se trouvent également deux bâtiments construits récemment, un parking et un restaurant d’entreprises.

Après que les derniers services administratifs ont quitté le bâtiment, l’Etat a décidé de se séparer de l’immeuble. Une procédure d’appel d’offres a été lancée en mars 2012. Le principe est simple : toute personne peut proposer d’acheter l’immeuble moyennant un prix qu’elle fixe, à la condition de respecter certaines obligations précisées dans un cahier des charges. L’Etat recueille les offres et choisit la mieux disante, tout en se réservant de ne pas vendre si les offres sont inférieures à son estimation, en l’occurrence douze à quinze millions d’euros.

castéja bordeauxL’appel d’offres s’est terminé en octobre 2012, une demi-douzaine d’offres a été déposée, mais aucune n’était suffisante. La raison est simple : le respect des obligations fixées par le cahier des charges et par les règles d’urbanisme coûte très cher. Ainsi, il était obligatoire de réaliser 55 % de logements sociaux, de créer une école et un grand nombre de stationnements, d’ouvrir une rue derrière le bâtiment principal etc. Autant de prestations très chères à réaliser, mais peu rémunératrices pour un promoteur. Sans oublier l’obligation (extrêmement onéreuse) de réaliser des fouilles archéologiques sur l’arrière du terrain, où se trouve une nécropole du Xe siècle…

Un nouvel appel d’offre a été organisé. On aurait donc pu s’attendre à ce que le cahier des charges moins contraignant, c’est le contraire qui s’est produit. Le taux de logements sociaux a été porté à 65 % ; en plus d’une école et une rue, il faut désormais des parkings souterrains (d’où un coût de fouilles archéologiques encore supérieur), sans parler de conditions financières dissuasives. Seul avantage : la possibilité, accordée par une loi de janvier 2013, d’obtenir une décote sur le prix d’acquisition dès lors que l’immeuble sera transformé en logements sociaux.

Ce nouvel appel d’offre expire en décembre prochain ; on saura probablement au début de l’année 2014 si, cette fois, l’immeuble a été vendu. Reste qu’en plus du respect du cahier des charges, le candidat retenu devra compter également avec le voisinage, qui sera sans doute peu empressé de voir une centaine de logements sociaux s’implanter dans un quartier calme et réputé. Bref, la renaissance de Castéja, ce n’est pas pour demain.

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1 réaction

  1. Et qu’en est-il des projets concernant l’immeuble de France Telecom rue Laroche (primitivement destiné au collège Cassignol qui y déménagerait) ? Pour le moment, il est squatté, tagué, et son abandon depuis des années défigure le voisinage. Pourtant, il présente une belle architecture qui mériterait largement d’être sauvegardée…

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