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Le président du Département minimise ses liens avec Emmaüs Gironde

Depuis plusieurs mois, Emmaüs Gironde et son président Pascal Lafargue sont au centre des polémiques.

Exclusion de la fédération nationale, soupçons de collision financière, embauche de proches du Conseil départemental, enquête administrative lancée par la préfecture et audit financier par la Direction régionale des finances publiques (DRFIP), les accusations pleuvent sur la structure dirigée par l’ancien militant du Parti socialiste, Pascal Lafargue.

Il y a plusieurs semaines, de nombreux salariés d’Emmaüs Gironde demandaient la démission de ce dernier. Dans une pétition publiée sur internet, ils l’accusent de « faire passer ses intérêts personnels avant l’intérêt de ses salariés et des bénéficiaires ». Ils précisent également : « Nous estimons que le principe de gestion désintéressée est remis en cause puisque toute la famille Lafargue gravite autour d’Emmaüs et que des activités satellites dont il est le gérant, s’agrègent à Emmaüs et contournent le code des marchés publics (SARL Baltik…) ».

Ces dernières semaines, les liens entre le Conseil départemental et Emmaüs Gironde sont ressortis dans la presse. Les Républicains dénonçant « un copinage politicien » et le Rassemblement national appelant à « cesser le financement d’Emmaüs 33 par le Conseil départemental ».

Il est vrai que les subventions ont beaucoup augmenté, passant de 938 000 euros en 2017 à 6 940 000 euros en 2018 (avec le juteux business de l’accueil de « mineurs » étrangers). Les liens entre la collectivité et l’association sont en effet très forts, avec notamment la fille du président du conseil départemental socialiste Jean-Luc Gleyze, qui est employée d’Emmaüs Gironde !

Les connections personnelles et politiques sont également importantes, comme en témoigne un article sur Pascal Lafargue publié en 2016 par le journal Aqui. « J’étais ami intime de Philippe Madrelle (l’ancien président socialiste du Conseil départemental). Il m’a proposé maintes fois de me donner une circonscription, un grand ordre, une ville. Je n’ai jamais accepté parce que ça ne m’intéresse pas de m’engager politiquement derrière un parti (…) Engagé dans sa jeunesse au Parti socialiste, il partage aujourd’hui des idées dont la révolte est le point commun. Sur une photo, on le voit aux côtés de Jean-Luc Mélenchon. Ses convictions, il les gardera pour lui. Enfin, presque. “Je ne vois pas comment on peut ne pas être à minima progressiste quand on s’engage à Emmaüs. J’appartiens à une gauche qui a l’ambition de réformer structurellement. Je ne suis pas social-démocrate, je ne crois pas au dialogue social pour améliorer le sort des employés, je sais que ça ne se fera jamais. Je crois à la révolution par les urnes ».

En 2016, Pascal Lafargue fêtait, avec tout l’état-major socialiste de Gironde, la victoire aux élections départementales, justifiant sa présence par « le partenariat historique avec cette institution ». Il rajoutait même « bien évidemment, nous avons soutenu Philippe Madrelle qui a depuis des années la solidarité chevillé au cœur ». Il y a quelques mois, Pascal Lafargue battait encore l’estrade avec de nombreuses personnalités du Parti socialiste et du Conseil départemental lors du meeting du candidat Benoit Hamon à Bordeaux.

Jean-Luc Gleyze aura beau minimiser les liens qu’il entretient avec Emmaüs Gironde et son président (cf interview du lundi 21 juin dans Sud-Ouest), ces derniers semblent être bien davantage que des « partenaires » !

* Photo de Pascal Lafargue avec les socialistes Marie Recalde et Christine Bost.

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