Depuis ce matin, la presse se déchaine autour de cette information. Le maire de Bordeaux sera-t-il candidat aux primaires de l’UMP en vue de l’élection présidentielle de 2017 ? Il a fallu quelques mots ce matin sur BFM (« Il y a une possibilité que je sois candidat ») pour que les spéculations se multiplient.

Si Alain Juppé était adoubé par les militants, suite à une forte pression médiatique, comme celle qu’avait connu Ségolène Royal en 2007, ce serait un « cadeau du ciel » pour le Front national. Tout d’abord, le meilleur d’entre nous a connu ses heures de gloire dans les années Chirac, et son âge (72 ans en 2017) serait un sérieux handicap face à la quadragénaire Marine Le Pen.

Le fait pour un parti en proie à de nombreuses affaires judiciaires d’être représenté par un candidat condamné pour « des faits de prise illégale d’intérêts » ne ferait que renforcer l’image d’un « tous pourris » frappant durement l’ensemble de la classe politique. Selon le tribunal correctionnel de Nanterre ce dernier avait « trompé la confiance du peuple souverain » dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris !

Mais la principale problématique de l’UMP serait le positionnement politique d’Alain Juppé. Alors que la majorité des électeurs et des adhérents penchent clairement pour une ligne de droite assumée, les multiples prises de position proches du centre-gauche pourraient éloigner nombre d’électeurs. Favorable au « mariage » des « couples » homosexuels, à une alliance avec François Bayrou (qui avait voté Hollande en 2012), hostile au protectionnisme et à l’arrêt de l’immigration, promoteur de la construction de « mosquées-cathédrales » comme à Bordeaux (où il pousse à l’implantation d’un lieu de culte de 4000 places), le maire de Bordeaux serait un des meilleurs adversaires pour le Front national.

Si l’ancien premier ministre est sans conteste très apprécié à Bordeaux, pour avoir sorti la belle endormie de sa torpeur, la conquête de l’Elysée s’annonce autrement plus difficile et plus risquée.