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Bordeaux : Nouveau rassemblement pour “le retour de la messe”

Après une forte mobilisation des catholiques, le week-end dernier, pour réclamer la reprise des messes, la concertation qui a eu lieu le lundi 16 novembre, entre le Premier ministre Jean Castex et les représentants des cultes s’est soldée par un refus de la reprise des cérémonies religieuses.

Dimanche dernier à Bordeaux, plusieurs centaines de catholiques étaient réunis devant la cathédrale. Les organisateurs appellent à un nouveau rassemblement (déclaré en préfecture). Celui-ci aura lieu le dimanche 22 novembre (11h00 sur la Place Pey Berland).

Infos Bordeaux a rencontré un père de famille engagé dans l’organisation de ce rassemblement.

Infos Bordeaux : Pourquoi les catholiques veulent-ils assister à la messe le dimanche ?

Les catholiques ne veulent pas assister à la messe le dimanche, ils doivent y assister. La participation à la messe dominicale n’est pas facultative, elle est un des dix commandements de l’Eglise. La religion catholique est, par définition, celle de l’incarnation. La messe n’est pas un simple rassemblement pour prier, elle est avant tout et surtout le renouvellement non sanglant du sacrifice du Christ. Les catholiques croient à la présence réelle du Christ, pas à sa présence virtuelle. Recevoir la Sainte communion, où est réellement présent le Christ dans chacune des parcelles de l’Hostie, ne peut pas se faire derrière un écran d’ordinateur. Regarder la messe sur internet n’est donc pas participer à la messe. La messe doit avoir lieu à l’église, en présence d’un prêtre, qui selon l’adage « sacerdos alter Christus », est un autre Christ.

Certains remarquent que les musulmans ne réclament pas la réouverture des mosquées. Mais l’islam repose sur cinq piliers, dont les cinq  prières quotidiennes, qui peuvent être faites n’importe où et sans aucun imam. Il n’existe nulle obligation de se rendre à la mosquée le vendredi. Il s’agit d’une recommandation, et uniquement d’ailleurs à destination des hommes. Établir une comparaison entre une église et une mosquée, un prêtre et un imam, démontre une totale méconnaissance tant de la religion catholique, que de l’islam.

Quant à la question sanitaire, je vous rappelle que nous sommes 65 millions d’habitants en France, dont environ 3% de catholiques pratiquants, soit 1.950.000 personnes. Il y a environ 14.000 prêtres en France. Si chaque prêtre célèbre trois messes chaque dimanche, cela fait une moyenne de 46 personnes à chaque messe. Qui peut raisonnablement soutenir que les règles sanitaires ne peuvent pas être respectées dans chaque église ?

Que pensent les autorités de l’Eglise de ce mouvement venu de la base ?

Il convient de distinguer les évêques des prêtres. Parmi les évêques, quelques-uns soutiennent ce mouvement et l’ont même fortement encouragé. Je pense en particulier à Monseigneur Ginoux, évêque de Montauban, Monseigneur Aillet, évêque de Bayonne ou Monseigneur Rey, évêque de Toulon. Mais beaucoup sont dans le « pas de vagues ». D’autres y sont carrément hostiles. Je pense à l’archevêque de Paris, Monseigneur Aupetit, qui a tenu récemment des propos particulièrement blessants, et même méchants, à l’égard des catholiques qui se permettent de recevoir la Sainte communion sur la langue et non dans la main. Dans l’ensemble, les évêques sont fidèles à eux-mêmes : ils subissent. Nous le savons depuis 1984, avec le combat pour l’école libre, et jusqu’à 2013, avec celui pour la sauvegarde du mariage. Soit ils prennent le train en marche, à la dernière minute. Soit il regarde simplement le train passer, en espérant presque qu’il déraille. Quant aux prêtres, je pense que le plus grand nombre souffre énormément de la situation actuelle et qu’ils sont derrière leurs fidèles. Il faudrait qu’ils soient tous devant.

Dans une France déchristianisé, pensez-vous que ce mouvement parle au reste de la population ?

Je l’espère, mais j’en doute. Quand un premier ministre, un ministre de l’intérieur et des juges du Conseil d’Etat étalent leur ignorance abyssale en matière religieuse, on peut être inquiet sur l’état de compréhension du mouvement de la part de la population. Après, les parvis, comme les ronds-points hier, peuvent devenir le lieu de rassemblement de tous ceux qui souffrent et qui n’en peuvent plus. Les ronds-points ont été, au début du mouvement des Gilets jaunes, des lieux de conversion grâce aux prêtres qui s’y sont rendus. Que les parvis deviennent « ces lieux où souffle l’esprit ». L’esprit d’une saine révolte.

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