Le texte publié sur le site internet du diocèse de Bordeaux est clair : « Disons NON à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté ».

À l’appel des évêques de France, l’Église catholique rentre dans la bataille contre le texte de loi ouvrant le droit à l’euthanasie. Les autorités religieuses demandent à tous les croyants de ne pas « rester silencieux » et d’interpeller les parlementaires pour « dire non à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté »

« S’il était adopté le 27 mai, ce texte parmi les plus permissifs au monde, menacerait les plus fragiles et remettrait en cause le respect dû à toute vie humaine ».

Comme l’explique le diocèse de Bordeaux, c’est un défi de civilisation qui se pose avec ce projet de loi : « Derrière une apparente volonté de compassion et d’encadrement, ce texte opère un basculement radical : il introduit légalement la possibilité d’administrer la mort – par suicide assisté ou euthanasie – en bouleversant profondément les fondements de l’éthique médicale et sociale ».

Le texte poursuit en critiquant le vocabulaire utilisé par les partisans du texte : « La terminologie choisie – « aide à mourir » – masque la nature véritable de l’acte : l’administration volontaire d’un produit létal. Ce vocabulaire euphémisant, que la Haute Autorité de Santé elle-même qualifie de source de confusion éthique, dénature les mots pour désamorcer la gravité morale de l’acte. Qualifier une mort administrée de « naturelle » est une contrevérité qui vise à anesthésier les consciences et affaiblir le débat public ».

Depuis de nombreuses années, ce sont les loges maçonniques qui réclament l’adoption d’une loi sur l’euthanasie. Le 08 Novembre 2023, lors de la visite d’Emmanuel Macron au Grand Orient de France, le chef de l’État avait promis de faire adopter cette loi. Pour le grand maître du Grand Orient de France, Guillaume Trichard, c’est un « soulagement » : « Nous voulons que la loi accorde l’ultime liberté aux personnes de décider de leur fin de vie, car c’est un combat laïc, permettant l’émancipation de l’individu à l’égard des dogmes».

La proposition de loi débattue à l’Assemblée cette semaine constitue la cinquième tentative de légaliser l’euthanasie, au terme de près d’un demi-siècle de pressions opérées à petits pas. Dès 1978, le sénateur Henri Caillavet, membre du Grand Orient de France, dépose une proposition de loi « relative au droit de vivre sa mort », rejetée en séance publique en 1980.

Guillaume Trichard, Grand maître du Grand orient de France, espère même faire lever les dernières lignes rouges du texte de loi envisagé par le gouvernement : « il faut un débat sur les mineurs, par exemple. La limite d’âge fixée à 18 ans est discutable » !