Un agent administratif de la ville de Bordeaux, âgé de 31 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire. Il est soupçonné d’avoir commandité et visionné en ligne et en direct une trentaine de viols d’enfants en Colombie et à Madagascar, lors de session de “livestreaming” !
Ce bordelais a été trahi par son téléphone. Les enquêteurs de la DCOS Bordeaux (ex-Police judiciaire) l’ont identifié et ont découvert sur ses supports informatiques des milliers de photos et de vidéos pédocriminelles. Ils ont aussi mis la main sur des échanges avec des femmes en Colombie et à Madagascar via des sites d’escorts pour adultes, échanges qui déviaient ensuite sur des messageries cryptées. C’est sur ces messageries qu’il négociait avec elles les tarifs pour les viols d’enfants en direct.
“Ce dossier est la preuve qu’on parvient, malgré ce sentiment d’impunité qu’ont parfois les pédocriminels, même à des milliers de kilomètres et avec toutes les barrières numériques qui peuvent être mises en place, à détecter les infractions et à identifier les auteurs et les victimes pour les mettre à l’abri“, se félicite Aurélie Besançon, nouvelle cheffe de l’OFMIN, l’office mineurs, le service d’enquête spécialisé sur les violences sur mineurs.
Les sessions duraient parfois plusieurs heures, et le mis en cause donnait des instructions en direct, depuis chez lui, sur les actes sexuels que devaient commettre les enfants mais aussi pour des violences commises sur eux. Sur cette trentaine de viols, au moins cinq victimes ont été identifiées grâce à un “travail de longue haleine, minutieux”, selon Aurélie Besançon. Trois sont âgées de moins de 10 ans, et deux ont entre 10 et 15 ans.
Ces faits ont commencé il y a au moins trois ans. Le Bordelais a déboursé 15 000 euros au total. Après 96 heures de garde à vue, de lundi à vendredi, il a été mis en examen et placé en détention provisoire vendredi soir pour “complicité de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs”, “complicité de traites d’êtres humains aggravés”, “participation à une association de malfaiteurs criminels”, “détention, acquisition et transaction d’images pédocriminelles”. Pour ces infractions, considérées comme des crimes, il encourt 20 ans de réclusion.
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