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Tribune libre de Jean-Yves Le Gallou : “Le 6 mai je prendrai de l’altitude !”

Le 6 mai le spectacle présidentiel prendra fin. Enfin ! Après six mois de simulacre démocratique, de tyrannie médiatique et de scénarisation théâtrale.

Avec son vrai-faux duel annoncé à l’avance, en forme de prophétie auto-réalisatrice, par les vrais maîtres : les médias et les agences de communication.

Avec la promotion d’un histrion révolutionnaire de carton-pâte et son vrai-faux suspense autour du « troisième homme ». Un vrai-faux suspense permettant de protéger les deux grands duellistes du Système. Et surtout d’empêcher une femme de devenir le deuxième homme !

Avec des médias accordant les deux tiers de leur temps de parole, jusque fin mars, à deux candidats et à deux seuls, au nom de… « l’équité » ; avant de réduire à presque rien les émissions politiques, pendant la campagne officielle, pour contourner la règle d’égalité.

Avec des « petits candidats » volés de leur campagne et scandaleusement traités par les grands seigneurs des médias au mépris aussi extravagant que leurs salaires.

Avec les deux favoris trahissant leurs promesses électorales… avant même l’élection : avec François Hollande annonçant une accélération du retrait des troupes françaises d’Afghanistan et envoyant immédiatement un émissaire à Obama pour apaiser ses inquiétudes ; ou le même Hollande dénonçant la finance à Paris avant d’aller rassurer la City à Londres ; avec Nicolas Sarkozy fustigeant urbi et orbi le halal avant d’expliquer en catimini aux autorités musulmanes et juives qu’il s’opposerait à tout étiquetage de l’abattage rituel !

De qui se moque-t-on ? De l’électeur pardi !

L’électeur n’est pas là pour choisir le président de la République. Il a simplement pour rôle d’apporter une légitimité démocratique à un candidat jugé acceptable par la superclasse mondiale pour représenter ses intérêts en France.

Il y avait de vrais choix au premier tour. Il n’y en a plus au second tour.

Nicolas Sarkozy et François Hollande sont d’accord sur l’essentiel : sur les règles bureaucratiques de l’Europe de Bruxelles, sur la soumission des lois françaises aux juges des Cours européennes de Strasbourg et de Luxembourg, sur l’intégration militaire à l’OTAN, sur l’acceptation des règles du libre-échangisme mondial voulu par l’OMC, sur l’abandon de la souveraineté monétaire à la Banque centrale européenne. Sur tout cela, Hollande ou Sarkozy, quelle marge de manœuvre ? A part les coups de gueule de l’un et les postures de l’autre, quelle différence ?

En politique intérieure, Sarkozy et Hollande sont aussi interchangeables aux yeux des grands lobbies financiers ou communautaires : lors de son dîner annuel, tenu en présence des 1000 plus grands oligarques français, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a fait de Sarkozy son invité d’honneur… tout en se préparant à accueillir Hollande l’année prochaine. Où serait le changement ? La présidente du MEDEF a, elle, fait un pas de deux : au final, Hollande lui paraît aussi patrono-compatible que Sarkozy. Et le lobby homosexualiste s’est vu promettre le mariage gay par Hollande dès 2013, pendant que Sarkozy lui demandait simplement d’être un peu plus patient… bref, d’attendre 2014. Quant à l’enseignement de la théorie du genre à l’école, rien à craindre de Hollande : Sarkozy l’a déjà mis en œuvre !

On me dit aussi que Hollande voudrait donner le droit de vote (aux élections locales) aux étrangers. Mais, sans l’intervention du Raid, le tueur islamiste Mohamed Merah aurait déjà pu voter à l’élection présidentielle puisqu’il était « français » : non par la culture, non par la civilisation, non par le sentiment, mais par les lois acceptées ou votées par Sarkozy !

Des docteurs de la foi et des adeptes du « vote utile » nous disent qu’il faudrait choisir le « mal » pour éviter le « pire » ! Cela, la « majorité silencieuse » le fait docilement depuis trente ans, avec le succès que l’on sait ! Et le mal devient le pire. Car si le mieux est l’ennemi du bien, le mal est l’ami du pire.

Le 6 mai prochain, « faire son devoir électoral » reviendrait donc pour moi à cautionner une tromperie.

En m’abstenant, je refuse d’apporter la légitimité de mon vote à des candidats dont les priorités réelles sont nuisibles aux intérêts du peuple français, à sa substance, à son identité et à sa dignité.

C’est pourquoi, dimanche 6 mai, je prendrai de l’altitude et j’irai méditer sur les cimes.

Source : http://www.polemia.com/article.php?id=4778

[cc] Infos Bordeaux, 2010-2023, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d´origine [www.infos-bordeaux.fr].

9 Comments

  1. Bravo, totalement en accord avec cette personne !

  2. Idem. Bravo !

  3. Pas d’accord avec ce monsieur, ni avec Marc ou Prompt’o. De part la configuration de l’électorat et des intentions de vote, une abstention ou un vote blanc revient à donner sa voix à F. Hollande. Si c’est votre choix, alors assumez-le en lui donnant votre vote.
    Surtout dans notre système français où l’abstention (ou le vote blanc) revient à signer un chèque en blanc au vainqueur. Alors soit pour vous Sarközy-Hollande c’est du pareil au même et je comprends votre désarroi, soit vous vous voilez la face avec une politique de l’autruche.
    La question du second tour n’est pas de donner une légitimité au vainqueur comme nous le ferait croire monsieur Le Gallou, mais de choisir (ou d’éliminer) un candidat.
    Si jamais, vous persistez dans votre choix, et c’est votre droit, alors vous n’aurez pas le droit de râler pendant les 5 prochaines années, car vous aurez, par votre abstention, soutenu le vainqueur !
    Ou alors, vous faites partie de cette tendance du FN qui souhaiterait à demi-mot la victoire de la gauche car cela serait plus pratique pour le FN lors des prochaines élections.
    Malheureusement, on se doit de faire un choix, même du moins pire. Ayez un peu de courage, choisissez ou éliminez (UMP ou PS, même si cela vous paraît similaire) et ne laissez pas les autres choisir pour vous mêmes !

  4. droopys gotta gun

    Quel ramassis de conneries… tous les poncifs y passent (l’abstention soutien de la gauche… et pis si tu vas pas voter t’as pas le droit de parler), le tout sur fond de procès d’intention…

    Les gens qui soutiennent Sarközy font grand cas de ses paroles… mais que font-ils de ses actes ? Ah oui, la gauche serait une catastrophe, mais l’UMP ne l’est-elle pas depuis 2007 ? Voire même 2002, puisque les mêmes sont au pouvoir de manière ininterrompue depuis 10 ans ? Ah oui, on se porte bien, hein…

    S’abstenir, c’est refuser de cautionner ce choix entre la peste et le choléra. Parce que, si l’on répond aux abstentionnistes qu’ils n’avaient qu’à voter, on répondra aussi à ceux qui seront immanquablement déçus par une éventuelle 2e tournée du Nain Hongrois qu’ils n’avaient qu’à pas voter pour lui, on les avait prévenus.

    Alors le 6 mai, ce sera partie de pêche et apéro au soleil, si tant est que celui-ci daigne se découvrir enfin.

  5. A Vache qui rit :

    Je vous confirme que pour nous c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

    Sarko avait un boulevard devant lui. Il a été élu sur un vote droitier et tout le monde sait que règne en France un fond droitier à commencer par son conseiller.

    Qu’a t-il fait ? Rien. Ah si j’oubliais : nos retraites sont sauvés jusqu’en 2018 et j’ai un abattement successoral de 159.000 euros. Super ! C’était vraiment l’urgence…

    Je pense que la grenouille plongée dans de l’eau bouillante réagira mieux que dans de l’eau qui chauffe doucement et la tue inexorablement.

    Je ne retiens qu’une seule chose du passage de Sarko : la présence de la gauche socialo-communiste dans toutes les strates de notre pays (Communes, départements, régions, sénat, Assemblée…).

    Quel fin stratège ce Sarko !!!

  6. C’est bien ce que je pensais. Jamais je n’ai appelé à voter pour Sarközy et Prompt’o et Droopys réagissent avec de l’anti-sarkozysme primaire.
    Mais si vous le détestez tant, votez contre lui !
    Soyez logique et assumez vos choix.

    Eh Droopys, s’abstenir n’est aucunement un refus de cautionner un choix entre la peste et le choléra, c’est simplement un refus de choisir tout en laissant aux autres cette possibilité ; Une façon de se voiler la face. Ne pas choisir, n’empêchera pas l’élection. Et même si le vainqueur l’emporte malgré une abstention de 90%, il s’en moquera et cela ne changera rien à sa légitimité.

    Au fait, il faut voir aussi plus loin que le bout de son nez et bien avoir en tête que le résultat de la présidentielle va conditionner les législatives : une victoire de la gauche favorisera cette dernière aux législatives (et inversement).

    Bien évidemment, s’il y avait un système de quorum dans nos élections, votre raisonnement deviendrait alors parfaitement logique… Mais ce n’est pas le cas, et soyez certains que je le regrette.

    • Non il ne s’agit pas d’anti-sarkozysme primaire.

      Il s’agit simplement d’un constat basé sur des faits (et non des promesses) : un candidat dit de droite mène une politique de gauche.

      Je pourrai développer mais pour ne prendre qu’un seul exemple : 1.000.000 d’immigrés en plus en 5 ans (plus que sous Jospin).

      Je pourrais en effet voter Hollande. J’hésite encore. Mais perdre 45 mn de mon temps précieux pour un résultat qui sera forcément merdique, avouez que cela relève du masochisme non ?

  7. Je ne comprends pas ce raisonnement.
    Et la France , dans tout ça ?
    Pensez vous à cette pauvre France livrée au rose/vert/rouge ?
    Que du Bonheur ? Que nenni !!!!!
    Il faut avoir du courage pour , passant au-dessus de ses sentiments profonds , voter non pas pour quelqu’un MAIS contre quelqu’un qui ne PEUT pas nous représenter et prendre notre destin dans ses mains ; déjà ,il ne promet rien , reste flou et donne la faute aux autres !

  8. bravo.
    Des prédicateurs du moindre mal tentent de nous faire croire que ne pas voter pour qui vous savez, c’est favoriser la cata! Le pb est que la cata est là, et que je ne vois pas pourquoi j’en serais responsable en allant à la pêche… ou sur les cimes,

    l’accusateur c’est le diable, ce n’est pas le Christ, pour ceux qui croient en Lui….Il faut croire que la France aura de toute façon l’épreuve qu’il faudra pour se retrouver un jour: question de vitesse, c’est tout, le plus tôt sera peut-être le mieux!

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