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Ford va cesser tout investissement dans son usine de Blanquefort

Soutenus depuis des années par des aides publiques maintenant l’emploi, l’usine Ford de Blanquefort, près de Bordeaux (Gironde) et son petit millier de salariés sont aujourd’hui menacés après l’annonce mardi par le constructeur automobile qu’il cessait d’y investir.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a aussitôt pressé le constructeur américain de “garantir la pérennité” du site de production de boîtes de vitesse en travaillant avec les syndicats, les collectivités locales et l’Etat. Il doit recevoir “dans les prochains jours” les représentants des salariés et les élus.

Chez Ford, on souligne déjà que la “solution viable et pérenne” pourrait passer par “la recherche de tout repreneur potentiel intéressé par le site”. Et du côté de Bercy aussi on évoque la possibilité de faire appel à des “partenaires externes” pour trouver “de nouvelles activités” à l’usine.

Voilà des années que les syndicats de Ford Aquitaine Industries (FAI) alertaient les pouvoirs publics sur leurs craintes pour la survie du site girondin, accusant le groupe automobile de repousser sans cesse des décisions d’investissements pour gagner du temps.

Ils réclamaient notamment qu’on confie à Blanquefort la production d’une nouvelle boîte de transmissions, la 8F-MID, qui aurait selon eux permis d’assurer la pérennité de l’usine employant actuellement environ 910 personnes. Mais les responsables de Ford Europe venus à Blanquefort ont douché leurs espoirs. Après étude, “il s’avère que la fabrication de la nouvelle transmission 8 vitesses à FAI n’était pas économiquement viable”, a tranché Ford.

Le constructeur américain est présent depuis 1972 à Blanquefort, où il a employé jusqu’à environ 4.000 personnes. Mais la production n’a cessé de se réduire ces dernières années, et il aura fallu un accord-cadre en 2013 avec Etat et collectivités locales pour que Ford s’engage au maintien de 1.000 emplois, en échange d’aides publiques. Cet accord quinquennal s’achève fin mai.

Dans un communiqué de presse, la région Nouvelle Aquitaine a confirmé qu’elle suivrait de près les suites de ce dossier : « Les présidents de la Métropole et du Conseil régional prennent note de la volonté du groupe Ford de travailler avec les services de l’Etat, les collectivités territoriales et les partenaires sociaux pour rechercher de nouvelles possibilités pour le site. Alain Rousset et Alain Juppé demandent en urgence une réunion au plus haut niveau pour organiser une réponse concertée à la situation créée par cette annonce soudaine. Comme ils le font depuis plus de 10 ans, la Métropole et le Conseil régional se mobiliseront aux côtés des salariés et des élus, pour continuer à assurer la pérennité industrielle et le maintien des emplois du site de Blanquefort ».

Le conseiller départemental local du Front national (Grégoire de Fournas) a également réagi : « Il y a un an jour pour jour, j’avais annoncé l’hypothèse plus que probable de la fermeture de Blanquefort, me valant pour cela les critiques les plus virulentes de madame Got, alors député de la circonscription concernée, assurant que l’avenir de Fort était pérennisé. 50 millions d’euros d’argent public auront pourtant été versés par les collectivités locales pour faire tenir seulement 5 ans de plus cette usine. La France ne produit seulement que le tiers des voitures vendues dans notre pays. Pour sauver l’usine de Blanquefort, il faut sauver l’automobile française en protégeant nos frontières de la concurrence étrangère intenable pour nos usines françaises ! ».

Philippe Poutou, ancien candidat du NPA et élu CGT du site de Blanquefort, a reconnu dans les colonnes du JDD qu’il serait difficile de conserver l’entreprise : « Quand nous avions signé l’accord en 2013, nous savions que la menace reviendrait en 2018. Nous n’avons malheureusement pas la possibilité d’imposer à Ford un engagement à durée indéterminée ».

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