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Charte sur l’islam : L’imam de Pessac dénonce un “code de l‘indigénat” !

La majorité des neuf fédérations qui constituent le Conseil français du culte musulman (CFCM) ont approuvé dimanche soir une “charte des principes” de l’islam de France, après de longues semaines de négociations. Celle-ci doit permettre la mise en place d’un Conseil national des imams.

Sur les quatre fédérations qui n’ont pas signé le texte, l’une d’entre elles, la grande mosquée de Saint-Denis de la Réunion, « considère que son dispositif local d’agrément des imams est déjà efficace et souhaite le conserver ».

Trois autres fédérations n’ont pas signé le document. Il s’agit d’Invitation et mission pour la foi et la pratique, et de deux fédérations franco-turques, le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) ainsi que Millî Görüs (CIMG). “Ces trois fédérations ne présentent pas d’opposition foncière au texte puisqu’elles approuvaient le projet que nous avions rédigé le 15 décembre, qui ne diffère que très peu de celui adopté dimanche“, assure Mohammed Moussaouik président du CFCM. Mais ces trois fédérations “souhaitent voir figurer dans la charte quelques aménagements, et désirent également obtenir un retour de leur base“.

Le président de la République a donné à ces fédérations quinze jours pour apposer leur signature sur ce document.

Si la portée exacte et le champ d’application de la charte restent encore à préciser, le CFCM a indiqué dimanche qu’il rechercherait «l’adhésion la plus large possible» au sein des différents acteurs du culte musulman. «Le CFCM soumettra, via ses instances, le texte de la charte ainsi que les textes fondateurs du Conseil national des imams (CNI) aux acteurs locaux, imams et responsables de mosquées, en vue d’une consultation et une adhésion les plus larges possibles», indique le communiqué envoyé à la presse.

Pour le gouvernement le véritable problème est la représentativité du CFCM. En effet, à peine plus d’un tiers des mosquées de France adhèrent à cet organisme. Pour l’imam Ismaïl Mounir « le CFCM est une coquille vide » qui ne rassemble pas les musulmans de France. En 2016, une enquête réalisée par l’Institut Montaigne établissait que deux tiers des musulmans de l’hexagone ignorent ainsi jusqu’à l’existence du CFCM !

Dans la région bordelaise, la plupart des mosquées regardent cette charte d’un œil méfiant. Certains n’hésitent pas à la critiquer publiquement comme Abdourahmane Ridouane, le président de l’association « Rassemblement des musulmans de Pessac », très influent localement (photo du Sud-Ouest avec l’adjoint au maire UMP de Pessac, Naji Yahmdi).

Ce dernier, dont le domicile a récemment été perquisitionné, dénonce « une charte qui rappelle terriblement le Code de l’Indigénat ». « Ce texte signe la liquidation des droits constitutionnels des musulmans en France, en les excluant du champ de la loi 1905 de séparation de l’État et des Églises qui garantit la neutralité de l’État en matière de culte et l’égalité de tous les cultes devant la loi, pour les enfermer dans un statut de sous-citoyens dont les droits et les libertés religieuses seront désormais régis par une “Charte des Principes” de la honte et de la capitulation produite par les pseudos-représentants des musulmans au niveau national, qui rappelle terriblement le “Code de l’Indigénat”, ce statut d’infériorité imposé en 1881 par la France aux populations autochtones, d’abord en Algérie, ensuite généralisé en 1887 au reste de l’ensemble des pays qui formaient l’empire colonial français » !

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